Julien Fr

Published on Mar 12, 2023

Gay

Julien II Chapters 15-16

Chapitre 15

Un indice, peut-être...

Debout devant la grande baie, ils contemplaient le paysage ravagé d'Emm Talak. Depuis le refuge des monts Tchenn Kang, ils dominaient une immense plaine où alternaient de grandes surfaces brillantes, que Julien avait tout d'abord prises pour des lacs avant d'apprendre qu'il s'agissait de zones vitrifiée par des armes à énergie, et de vastes régions de terre malsaine où s'efforçait de survivre une sorte de moisissure géante qui semblait représenter toute la flore locale. Bien que le soleil fût proche de la méridienne, l'ambiance était rendue crépusculaire par la chape de nuages d'un brun roussâtre qui stagnait en permanence à trois où quatre mille mètres. Plus de vingt millénaires s'étaient écoulés depuis la catastrophe responsable de cette désolation, mais on pouvait encore apercevoir, avec l'aide de puissantes lunettes, les ruines de structures titanesques dont certaines parties avaient résisté à des déluges de pluies acides et radioactives. Il était impossible à un mammifère de survivre plus de quelques secondes dans l'atmosphère hautement toxique qui régnait de l'autre côté de la paroi d'alliage transparent qui isolait la seule ouverture sur l'extérieur du refuge.

- C'est vraiment sinistre, déclara Niil, traduisant ainsi le sentiment de toute la compagnie.

- Au moins, on ne risque pas d'être embêtés par les visiteurs, remarqua Julien. Je suppose que c'est ce que vous vouliez, Tannder.

- Oui, Sire. Et il est peu probable que qui que ce soit parvienne à recruter des complices parmi la population locale. De plus, il existe quelques centaines de ces refuges et même si l'on parvenait à savoir que nous nous sommes établis sur Emm Talak, il faudrait en explorer un bon nombre avant de déterminer lequel nous occupons. Il existe aussi une autre raison à ce choix : ces refuges ont été conçus pour résister à peu près à n'importe quoi. Ils sont parfaitement étanches à toutes les formes d'énergie et il y existe une probabilité raisonnable pour qu'ils soient imperméables à celle qui permet aux transmetteurs ennemis de communiquer. Nous ne pouvons pas en être certains, bien sûr, mais c'est quand même un point positif.

- On va rester tout le temps ici ? s'inquiéta Dillik.

- Non, le rassura Tannder, ce sera notre résidence, mais rien ne nous oblige à y passer nos journées entières. Vos leçons peuvent parfaitement vous être données près d'une plage sur Nüngen, par exemple, ou sur n'importe quel autre monde de notre choix. Mais je tiens à ce que tout le monde soit présent ici à heures fixes.

- Et ces refuges, demanda Julien, qui les a construits ?

- Les Epsidanis. C'est l'un des deux peuples qui ont déclenché le conflit qui a fini par détruire leur monde.

- Et où est-ce qu'ils sont partis ?

- Ils sont morts. Tous. Et leurs ennemis, les Tach'endilans, aussi.

- Ils faisaient partie des Neuf Mondes ?

- Non. C'était avant la création du R'hinz. Les Passeurs venaient de les découvrir. Quand ils se sont rendu compte de ce qu'était leur civilisation, ils ont refusé de les transporter sur d'autres mondes et se sont contentés de venir les observer en secret de temps à autre.

- Mais, ils n'ont pas essayé de forcer les Passeurs ?

- Si vous trouvez un jour le moyen de contraindre un Passeur à transporter quelqu'un, prévenez-moi. L'histoire veut que les Passeurs aient si bien effacé la mémoire de ceux avec qui ils avaient été en contact qu'ils en avaient oublié jusqu'à l'existence même. Mais nous pourrons reparler de cela plus tard. Pour le moment, il faut vous installer.

Il ne restait rien du mobilier et d'une éventuelle décoration originels. Tout ce qui aurait pu rappeler la technologie ou la culture des Epsidanis avait disparu. Seules demeuraient la structure de base et la source d'énergie, semblable à celle qui maintenait en fonctionnement les installations secrètes du Palais Impérial sur Nüngen. Le refuge avait certainement été utilisé durant certaines périodes et avait été progressivement réaménagé selon les goûts et les besoins des occupants successifs et Aïn s'était personnellement occupé de convoyer les équipements et le matériel nécessaires à leur séjour. Il n'avait cependant pas été jugé utile de lui faire transporter les larges et confortables lits auxquels Julien s'était si bien habitué et la vision de couchettes superposées lui causa un choc désagréable dont il ne se remit que lorsqu'on lui eut montré la chambre que partageraient les jeunes gens. C'était une pièce relativement spacieuse où des matelas au format habituel avaient été déposés pour être arrangés comme on voudrait. La pièce était bien-entendu dépourvue de fenêtres, mais le plafond diffusait une lumière proche de la lumière naturelle que dispenserait un ciel clair sur un monde de type humain pas encore dévasté. De plus, des luminaires avaient été apportés de Nüngen et permettaient de choisir, pour le soir, la lumière tamisée à laquelle ils étaient accoutumés. C'était, selon Maître Subadar, un point très important pour aider à maintenir un bon équilibre mental et émotionnel chez tout le monde si le séjour devait se prolonger quelque peu. L'endroit était passablement vaste et de nombreuses salles inoccupées offraient tout l'espace qu'on pouvait souhaiter pour installer les équipements les plus divers si le besoin s'en faisait sentir.

Un point délicat cependant était l'absence d'un klirk dédié permettant d'accéder directement au refuge. Il en existait un, installé à l'origine par les Passeurs après la disparition des Epsidanis, mais Aïn s'était empressé de le détruire avant qu'ils n'y emménagent. Il n'était absolument pas question, disait-il, de faciliter à qui que ce soit l'accès de leur sanctuaire. Le seul moyen d'entrer et de sortir était et demeurerait d'utiliser les services d'un Maître Passeur capable de naviguer sans l'aide d'aucun klirk. Lorsque Tannder lui fit remarquer qu'il était seul à répondre à cette condition et qu'au cas où il viendrait à avoir un accident, tout le monde se retrouverait irrémédiablement bloqué soit hors du refuge soit, ce qui était sans doute pire, à l'intérieur et prisonnier d'une planète à l'agonie, Aïn répliqua qu'il avait pris une précaution contre cette situation. L'Honorable Passeur Wakhann, élève brillant d'Aïn, qui résidait avec les parents de Julien connaissait lui aussi le moyen de se rendre au refuge et il avait un rendez-vous quotidien avec son Maître qui l'assurait alors que tout allait comme prévu. Au cas où Aïn manquerait un seul de ces rendez-vous, Wakhann avait l'ordre de se rendre au refuge et d'agir au mieux. Mais il espérait bien que Julien s'emploierait activement à acquérir la maîtrise nécessaire à un exercice qui était, il en était certain, tout-à-fait à sa portée. Il irait même jusqu'à lui faciliter la tâche en l'autorisant à utiliser dans les premiers temps un klirk-cible personnel qu'il serait seul à pouvoir détecter depuis l'En-dehors. Ce klirk, fabriqué exclusivement pour lui et portant sa Marque personnelle, totalement invisible à tout autre Passeur, ne pourrait même pas être utilisé par Aïn lui-même. En attendant, Aïn se chargerait de tous les transports de tous les membres de l'équipe. Comme Tannder manifestait encore une certaine réticence, Julien intervint et usa de son autorité :

- Si Aïn dit qu'il faut faire comme ça, je lui fais confiance. Après tout, c'est lui le spécialiste, et tous ceux qui s'y connaissent un peu et que j'ai rencontrés disent qu'il est le meilleur. On va faire comme il a dit. Et s'il affirme que je pourrai bientôt faire la même chose, je le crois et je ferai ce qu'il faudra pour ça.

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La vie s'organisa donc ainsi, chacun vaquant à ses devoirs en s'efforçant de demeurer le plus possible hors du décor déprimant d'Emm Talak et ne retournant au refuge que pour dormir après un dernier repas en commun. Dennkar, outre son rôle officieux de conseiller, prenait très au sérieux sa charge de tuteur et faisait en sorte, avec Sandeark, que ni Ambar, ni Dillik ne sombrent dans cette coupable oisiveté qui, comme chacun sait, est mère de tous les vices. Niil, fidèle à sa détermination première, ne dédaignait pas non plus, à l'occasion de solliciter un complément à son instruction prématurément interrompue et chacun des deux professeurs en titre, ou bien à l'occasion Maître Subadar en personne, s'efforçait de le guider dans sa louable quête de connaissance.

Quant à Julien, il était l'objet des attentions assidues d'Aïn qui l'instruisait dans l'Art des Passeurs, avec un souci maniaque de perfection, à chaque fois que Subadar consentait à interrompre la longue suite d'exercices d'entraînement aux Arts Majeurs destinés à ouvrir à l'Empereur l'accès à ses fonctions les plus importantes. Il prenait aussi le temps de passer chaque jour un quart d'heure au chevet de Tenntchouk qui se remettait lentement des blessures infligées par le ghorr. On ignorait encore l'étendue des séquelles de cette terrible aventure, mais on était au moins certain qu'il ne périrait pas du fait du venin qui avait contaminé ses plaies. Gradik, qui ne quittait pas son compagnon, se montrait profondément touché de ces visites quotidiennes, comme s'il ne parvenait pas à croire tout-à-fait que la chose était, pour Julien, parfaitement naturelle s'agissant d'un véritable ami qui, de surcroît, lui avait sauvé la vie.

Julien avait insisté pour qu'un jour sur neuf fût, dans toute la mesure du possible, laissé aux loisirs ainsi que le voulait la coutume immémoriale des Neuf Mondes. C'était en général l'occasion de goûter un repos indispensable dans un lieu choisi pour le charme de son paysage et la douceur de son climat. Karik, qui venait assez souvent passer la nuit au refuge, se joignait parfois à eux lors de ces expéditions que Tannder ne pouvait malgré tout s'empêcher de mettre à profit pour organiser de petites séances d'entraînement au combat en plein air.

Karik avait aussi récolté à Kardenang quelques informations utiles. L'un des employés de la blanchisserie qui traitait le linge de l'auberge de Dame Nardik était mort récemment. Son cœur semblait s'être arrêté alors qu'il dormait paisiblement dans le clos qu'il occupait non loin de son lieu de travail. Son employeur était quelque peu ennuyé, ne sachant qui prévenir de son décès. En effet, l'homme n'était employé que depuis moins de trois neuvièmes et rien dans les quelques possessions qu'il laissait ne permettait de savoir précisément d'où il venait. La piste s'arrêtait apparemment là, mais Karik avait pris sur lui de fréquenter l'établissement de bains publics et s'était vite fait un ami du patron, le Maître des Bains, End'alik, ravi de compter parmi sa clientèle ce garçon, étranger sans doute, mais charmant et peu farouche, sans pourtant appartenir à cette faune qui faisait commerce de ses charmes auprès des marins de passage. Le bonhomme, qu'avait un jour ému un Julien tout juste revenu de la Terre, avait senti son cœur trop tendre fondre pour les yeux sombres du joli aide-cuisinier de Maîtresse Nardik et son sexe durcir à la vue du reste de sa jeune personne.

Karik ne s'étendit pas sur les privautés qu'il avait, ou non, octroyées à celui qui, chaque jour, l'enveloppait dans un grand drap de bain tiède pour longuement le sécher avec toute la délicatesse dont il était capable. End'alik n'était pas seulement le patron un peu ridicule et touchant d'un modeste établissement de bains, c'était aussi un poète passable qui composait pour le garçon de petits sonnets émouvants, suppliants ou comiques selon l'humeur du jour et qu'il lui récitait lorsque celui-ci consentait à partager son souper. Il le faisait aussi profiter des nombreux ragots du port que, tel un coiffeur de province, il recueillait au gré des bavardages de sa clientèle. C'est ainsi que, sans qu'il ait eu besoin de poser la moindre question, Karik apprit l'existence de deux personnages étrangers à la région et qui semblaient s'intéresser tout particulièrement à l'établissement de Maîtresse Nardik. Non point qu'ils posent ostensiblement des questions à son propos, non, mais c'était bien plutôt comme une impression qu'ils laissaient dans l'esprit perspicace du maître des Bains. Quant à savoir pourquoi ils se préoccupaient de l'auberge...

Cette information, dûment transmise dès le lendemain, intéressa prodigieusement Tannder qui, faisant pour une fois exception à la règle, alla jusqu'à féliciter son élève de sa sagacité.

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Chapitre 16

Commando

En d'autres circonstances, Tannder se fût peut-être interrogé sur le caractère légèrement arbitraire de l'enlèvement, hors de tout cadre juridique, de deux personnes – voire plus, selon ce qu'on allait découvrir – au seul motif qu'elles s'intéressaient aux activités d'une auberge de province. En l'occurrence, il décida d'éviter à Julien les tourments d'un dilemme moral et d'agir de sa propre initiative, quitte à subir le blâme éventuel de citoyens offensés par ses méthodes. Il s'abstint aussi d'avertir Karik dont la conscience pourrait, quoi qu'il advienne, demeurer ainsi vierge de toute souillure. Il choisit pour l'aider, dans ce qu'il fallait bien appeler une basse besogne, quatre robustes et discrets compagnons d'armes, membres parmi les plus efficaces de son service se sécurité et qui étaient censés garder du mal l'auberge de Maîtresse Nardik. Il leur signala au passage qu'il s'interrogeait sur la pertinence de maintenir ainsi sur pied une équipe de vétérans ultra compétents si un gamin dont les gonades n'avaient pas encore de duvet pouvait se montrer plus efficace en matière de renseignement. Ainsi motivés, les membres du commando se transformèrent aussitôt en ombres plus silencieuses et presque aussi dangereuses qu'un haptir en chasse et se fondirent dans la nuit.

Karik était, dans son genre, un perfectionniste, et il avait pris la peine de localiser le domicile des espions supposés avant de faire son rapport. Certes, cela n'avait rien d'un exploit puisque ceux-ci ne se cachaient pas vraiment, mais il avait ainsi évité à Tannder et son équipe un travail qui aurait pu les retarder d'une journée. La maison qu'ils occupaient faisait partie d'un groupe de petits cottages bâtis en rang d'oignons, qu'on louait en général à des marins désireux de faire une pause un peu longue entre deux campagnes ou a des commerçants qui les utilisaient comme base pour prospecter la région ou les îles voisines.

Il n'était évidemment pas question d'entrer en force et de provoquer à coup sûr la destruction immédiate de tout matériel compromettant. Tannder avait décidé d'opter pour une méthode qui, pour être moins glorieuse qu'un combat corps à corps, était infiniment plus efficace. Il utiliserait un aérosol incapacitant à l'action foudroyante et dont l'emploi, ou même la possession, pouvaient vous valoir un aller simple pour Tandil et ses accueillantes forêts. On aurait pu objecter qu'il ne s'agissait après tout que d'une arme non létale, mais elle appartenait à la catégorie maudite des armes chimiques dont la sinistre mémoire avait traversé les millénaires sans rien perdre de son aura de terreur. Tannder n'avait pas plus que quiconque le droit d'utiliser une telle arme. Il se l'était procurée de la façon la plus illégale qui soit dans la réserve d'une des bases de son Ordre où elle était conservée à des fins purement pédagogiques. En fait, il n'était pas absolument certain qu'elle était encore active après un temps indéterminé de stockage, mais il connaissait assez le perfectionnisme technologique de ceux qui l'avaient un jour fabriquée pour penser qu'il y avait de bonnes chances pour que le contenu du minuscule container soit encore à même de mettre l'ennemi hors de combat.

Mais il ne suffisait pas de posséder la chose. Encore fallait-il l'introduire dans la maison. On ne pouvait pas se glisser tout simplement dans le jardin et la lancer par un soupirail. Il ne faisait aucun doute qu'un dispositif quelconque avertirait immédiatement les occupants de la maison si un intrus franchissait la petite haie. Un Passeur exceptionnellement habile aurait certainement pu se charger de la tâche, mais Tannder doutait fort qu'Aïn, qui l'attendait en ce moment même à l'auberge, se prête à ce petit jeu. Il dut donc avoir recours aux services d'un nag namdro, un ''nigrevole'', sorte de chauve-souris noire (d'où son nom) de la taille d'une petite roussette et dotée d'un langage rudimentaire qui en faisait un auxiliaire intéressant pour tous ceux qui devaient avoir recours à des paires d'yeux supplémentaires et discrètes. Ces petits animaux intelligents ne se trouvaient cependant pas chez le premier marchand venu, ce qui en limitait heureusement beaucoup l'usage. On devait en effet élever soi-même ceux qu'on souhaitait voir collaborer et pour cela, il fallait s'être vu confier le jeune nigrevole par ses géniteurs peu après son sevrage. Autrement dit, on ne pouvait s'offrir les services d'un de ces précieux auxiliaires que si l'on avait entretenu une relation de longue durée avec un ou plusieurs couples, et la transmission d'une lignée de nigrevoles était certainement l'une des marques de confiance et d'estime les plus sincères d'un Maître à son disciple. Le nigrevole que Tannder s'apprêtait à envoyer était un descendant direct d'un des deux couples que lui avait offerts Habderim d'Aleth, son défunt Maître. L'animal avait déjà fait une reconnaissance et pénétré dans la maison par une ouverture sous le toit et s'était ensuite assuré d'avoir accès au reste de la maison, puis il était revenu. Il repartit dans la nuit, tenant dans ses griffes le redoutable colis. L'arme avait été amorcée. Son mécanisme simple et efficace comportait un petit levier qu'il suffisait de lâcher pour déclencher un mouvement à ressort qui ouvrirait après quelques secondes le réservoir sous pression d'où s'échapperait un nuage qui remplirait la pièce, puis la majeure partie de la maison, d'une concentration infime, mais largement suffisante, d'un dérivé extrêmement actif de la sève d'une plante carnivore de Tandil.

Tannder attendit un long moment après que le nigrevole eut rapporté l'exécution parfaite de sa mission, laissant le temps au poison qui n'avait pas pénétré dans l'organisme des occupant de perdre toute nocivité par simple oxydation, puis il se dirigea vers la petite maison avec trois de ses hommes.

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Je réponds aux louanges (méritées ou non) comme aux critiques pourvus qu'elles demeurent courtoises.

« Il n'est pas d'éloge flatteur sans la liberté de blâmer » (Beaumarchais)

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