Les Mysteres Du Nil

By Normand Dor

Published on Dec 28, 2013

Gay

Les mystères du Nil 05

Une heureuse rencontre sur Éléphantine

Il me fallut deux jours pour me remettre de mes aventures entourant mon voyage à Abou Simbel. J'ai beaucoup dormi.

À chaque fois que je me hasardais hors de mon hôtel, il y avait toujours ce jeune vendeur du souk qui me pressait de venir chez lui « to fuck me every day (pour m'enculer à chaque jour) » me répétait-il comme un perroquet sur son perchoir, dès qu'il m'apercevait.

Je repensais à toutes ces aventures qui s'étaient déroulées en une seule journée et je n'arrivais pas à y croire. Mais c'est mon chauffeur surtout qui avait laissé quelque chose d'indélébile en moi. J'aurais voulu le revoir et avoir d'autres baises avec lui. Il était si beau et cela avait été si bon.

Le troisième jour, j'ai décidé d'aller faire un tour à l'île Éléphantine qui tire son nom de la forme en trompe d'éléphant d'un rocher situé juste à côté des ruines du temple de Khnoum, le dieu qui déclenche le flot de la crue du Nil. J'ai abordé quelques touristes désireux d'aller dans l'île afin de négocier un prix global avec les 'conducteurs' de felouques; surtout ne pas négocier seul car les prix seraient faramineux et le retour sinon improbable du moins hasardeux.

Au cours de la visite du nilomètre, j'ai remarqué un très bel homme, dans la trentaine, touriste sans doute, à l'allure européenne qui visitait avec une attention particulière en prenant des notes et en se référant parfois un gros bouquin qu'il traînait avec lui sous le bras. Profitant de l'étroitesse des marches qui descendaient dans le nilomètre, je me suis frotté contre lui tout en lui souriant pour tenter d'excuser ma maladresse. Il engagea la conversation et c'est avec ravissement que j'appris qu'il était Britannique, qu'il habitait au Caire depuis deux ans où il poursuivait des études en égyptologie.

Il se plut à m'expliquer le fonctionnement du nilomètre et je dois dire que je fus un élève très attentif, ébloui tant par l'abondance de ses informations que par leur clarté. En effet, la plupart des guides vous donnent des explications à n'y rien comprendre. Ou bien elles sont trop abondantes et mal classées de sorte qu'on s'y perd, ou bien elles sont si simples, pour ne pas dire simplistes, qu'on reste pantois avec des tas de questions en tête. Lui, ses explications étaient parfaites. Il m'amena visiter un petit village nubien de l'île où je croyais reconnaître mon chauffeur d'Abou Simbel à chaque beauté que nous croisions et nous en croisions beaucoup. Dieu! Que ces Nubiens sont beaux!

Mon compagnon remarqua mes regards vers les beaux hommes et finit par me dire : « Je vois que vous semblez impressionné par la beauté des hommes de ce village. Vous avez bien raison de l'être. Ce sont sûrement, avec les Noubas du Soudan, les plus beaux hommes de la planète » Il m'invitait ainsi à la confidence et se réservait une sorte de porte de sortie pour lui-même si cela devait être nécessaire.

On retraversa le Nil vers Assouan, chacun dans sa felouque, et on se donna rendez-vous sur la terrasse de l'hôtel Cataract pour le High Tea, incontournable habitude britannique. Au cours de notre conversation très amicale, je lui ai révélé mon attirance pour ces beaux hommes du désert et il me confia qu'il avait finalement le même intérêt que moi. Il ajouta cependant qu'il avait accepté son homosexualité une année seulement avant de venir habiter au Caire. Il n'était pas encore très à l'aise avec tout cela.

Quand je lui ai parlé de tout ce qui m'était arrivé durant mon voyage à Abou Simbel, il fut presque jaloux, sûrement envieux et il conclut que cela ne lui était pas facile de draguer et de faire des avances?.et les Égyptiens ne feront rien, ou peu de choses, si on ne leur fait pas sentir qu'on est disponible. Je lui ai dit que ce n'était pas tout à fait mon avis. Je croyais qu'ils envoyaient des signes de leur intérêt mais, ils ne bougeaient pas, si ces signes restaient sans réponse. Et il fallait faire vite; le train ne passait pas deux fois. Il convint de sa lenteur et qu'il avait souvent, pour ne pas dire toujours, manqué le train.

Il me parla de son intérêt de faire une ballade sur le Nil, en felouque, de quelques jours avec bivouac sur les rivages jusqu'à Kom Ombo par exemple. Il me dit qu'il savait que ces excursions s'organisaient à partir d'Assouan. Il fallait s'entendre avec des propriétaires de felouques et payer aussi les autorisations de voyager sur le Nil. Car le Nil était zoné comme au temps des pharaons où il était divisé du Nord au Sud en plusieurs dizaines de Nomes. Je rêvais! Ce serait en effet une expérience unique. Je nous voyais en felouque à la nuit tombante, entouré d'un silence complet, avec le vent du désert comme unique musique accompagnant le craquement du bois de la felouque et le claquement des voiles.

Nous avons construit ensemble durant deux heures un « château en Espagne » ou plutôt en Égypte, et nous avons décidé de tout faire pour mettre ce projet en place.

Trois jours plus tard, nous étions, tous les deux, sur la corniche d'Assouan, de bon matin, près de la felouque que nous avions louée, munis des certificats autorisant notre ballade sur le Nil en dehors du 'nome' d'Assouan. Nous étions joyeux et excités comme des enfants au premier jour des vacances.

L'équipage était au grand complet, c'est-à-dire notre commandant, le chef de bord, une autre merveille de la nature d'environ 28 à 30 ans, et deux mousses d'environ 16 ou 17 ans, eux-mêmes des merveilles en préparation, ayant déjà toutefois dépassés sur ce plan plus de 90% des jeunes du monde. Oh lala! Ce serait difficile de rester chaste au milieu d'une telle compagnie; autant demander à des loups de garder la bergerie. Aussi me suis-je mis immédiatement martel en tête pour faire de ce séjour sur le Nil un épisode de vie inoubliable pour mon accompagnateur égyptologue anglais. La beauté de l'équipage donnait à mon intention encore plus de vent dans les voiles, si je peux utiliser cette expression pour parler des audaces à venir des passagers du vent.

Les premières heures se déroulèrent dans le plus complet émerveillement. Nous nous laissions glisser sur les eaux calmes du Nil, engourdis par le vent et le chuchotement de celui-ci dans les voiles et dans les quelques rares palmiers qui bordaient à l'occasion le rivage. En effet, parfois, une petite tache de vert venait rompre la monotonie grandiose des ors du sable du désert.

La journée passa sans qu'on s'en rende vraiment compte. Les Arabes causaient dans leur langue et riaient parfois de ce qui nous sembla être des bonnes blagues. Quant à nous, nous poursuivions la longue histoire de notre vie et Philip (c'était le nom de mon ami anglais) fournissait de nombreux commentaires sur l'Égypte ancienne. À l'occasion, l'un des membres d'équipage se levait, se plaçait sur le bord du bastingage, relevait sa djellaba et pissait dans le Nil, alors que ses compagnons se moquaient de lui. Quand ce fut à notre tour de nous soulager, nous firent de même, mais en baissant la fermeture éclair (nous ne portions pas de djellaba). À ces moments là, personne ne riait toutefois. Un grand silence accompagnait ce qui apparaissait être de singuliers pipis d'étrangers. Il existait à bord une sorte d'atmosphère bizarre, une sensualité forte rehaussée par le vent, la chaleur et une quasi certitude, sous la forme d'un secret que chacun devait porter en lui, autochtone ou étranger, que ce décor et l'exiguïté des lieux nous faisaient régulièrement et épisodiquement bander et débander. J'avais l'impression que chacun cherchait à remarquer l'érection de son voisin comme si cela avait pu le rassurer sur la normalité de la sienne.

Puis, tout à coup, nous avons été surpris de voir le soleil descendre. Nos guides nous firent savoir que nous allions bientôt accoster pour monter la tente et préparer le repas.

Avais-je bien compris? Le commandant qui parlait assez bien l'Anglais avait bien dit : « monter la tente (the tent), et non pas les tentes (tents) » Nous allions devoir dormir à côté de ces beaux hommes durant au moins trois nuits et peut-être quatre! Je ne pourrais plus présumer des forces de ma vertu.

Effectivement, ils montèrent une seule et grande tente, sorte de large abri berbère qui servait autant de chambre à coucher, de salle à manger que de salon. Ils préparèrent un repas simple mais délicieux à base de riz auquel ils ajoutèrent des légumes et des fruits secs comme des dattes, des figues et même des noix.

Notre capitaine de 28 ans nous questionna sur nos vies respectives et manifesta un grand intérêt quand vint le moment de lui parler de nos amours. À son grand dam, on resta sur des généralités. J'osai toutefois lui dire que la sexualité était « a many splendors' thing (une réalité aux multiples splendeurs), qu'elle allait bien au-delà de la simple, banale et quotidienne relation avec une épouse. Ses yeux s'écarquillèrent, il sourit et conclue qu'il convenait de tout cela. Il ajouta, comme pour ouvrir une porte, que lorsqu'il n'y avait pas de femme, il fallait bien faire quelque chose. Il fit très rapidement le geste de la masturbation. Je fis celui de la fellation pour lui indiquer ma disponibilité. Il rougit jusqu'aux oreilles et baissa les yeux sur le creux de sa djellaba.

On éteignit la lampe à pétrole et on se glissa sous les couvertures. J'eue du mal à trouver le sommeil. Mon voisin l'égyptologue aussi, je crois. Je ne voyais que des bites à sucer, des fesses qui s'écartaient pour laisser voir des culs à lécher. Je m'endormis dans ces fantasmes et dans les odeurs des arabes qui dégageaient le mâle à plein nez.

Le lendemain matin, après déjeuner, on remonta dans la felouque pour une autre journée. La tension avait augmenté d'un cran. Je n'arrivais pas à deviner le contenu de la conversation de nos membres d'équipage, mais ils semblaient bander de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps, à chaque fois que le commandant leur racontait quelque chose qui paraissait nous concerner; car ils bandaient en nous regardant curieusement.

Vint aussi le moment de faire ses besoins. J'attendais de voir comment ils s'y prendraient pour satisfaire ensuite les miens. Mon compagnon, plus prudent, avait trouvé un petit coin derrière une dune avant de monter à bord.

Quand le besoin se fit sentir impérieusement, un des jeunes se leva et se dirigea vers l'arrière de la felouque. Il releva sa djellaba et s'assit sur le bastingage, les fesses hors de l'eau et poussa ses vidanges dans le Nil.

Je vis ensuite qu'il se torchait avec sa main gauche. Il ramassa une vieille guenille juste à côté de lui, la plongea dans la rivière pour la mouiller et se lava le cul très correctement. Il s'essuya avec une autre guenille sèche, puis entreprit de se laver les mains longuement avec du savon et une petite brosse. Finalement, son petit système qui semblait dégoutant à première vue, se révéla très hygiénique et l'était peut-être même plus que l'usage de notre papier dit pourtant hygiénique. Quand je voulus faire la même chose que lui, il me tendit une autre guenille toute propre, la sienne ayant trouvée une place dans un vieux sac servant de poubelle. Je voyais qu'ils avaient tout prévu. Le sachant tout propre, j'eue davantage envie de lui manger le trou.

La fin de la journée vit la reprise du même rythme que la veille. Mais le climat était plus tendu et il y avait de l'électricité dans l'air, comme on dit chez nous.

Un peu avant d'éteindre la lampe, je dis à mon beau capitaine que j'étais dû pour me vider les couilles, que la pression était trop grande. Il rougit et je sentis qu'il bandait dur et très rapidement. Il dit quelque chose aux garçons qui arrêtèrent net leur bavardage et je vis des tubes impressionnants pointer dans leur djellaba respective. Ils regardèrent tous dans ma direction y-compris mon compagnon qui était renversé par mon audace.

Comme je n'étais pas à une audace près, j'ai baissé mon short, j'ai repoussé mon slip à la hauteur de mes genoux et, super-bandé, j'ai commencé à me masturber devant la compagnie. Tous ravalèrent leur salive. Je leur donnais un show en semblant ne pas tenir compte de leur présence. Le capitaine fut le premier à réagir en relevant complètement sa djellaba empoignant son énorme pénis dans sa main droite. Les deux jeunes le suivirent de trente secondes et quelques minutes plus tard, voyant à quel point on avait l'air de s'amuser, mon compagnon britannique nous imita.

La tente s'emplit rapidement d'une odeur mâle de glands recouverts de liquide brillant et entourés d'un peu de «fromage» (car on ne pouvait pas se laver dans l'eau du Nil), de sueur de cul de gars, bien torchés, comme nous l'avons vu, mais dégageant néanmoins les effluves de la sueur de deux jours assis dans la felouque en plein soleil.

Le spectacle était ultra-bandant. Mon compagnon britannique était un beau gars : grand, mince, aux cheveux blonds roux légèrement bouclés et ramenés en mèches sur le front. Il portait des verres qui lui donnaient un air intello, mais un intello qui fréquente régulièrement un gymnase car son corps était musclé et parfaitement bien développé. Cela était sans doute dû à une vieille appartenance à de grands collèges sportifs anglais. Sa queue était impressionnante : droite, pointue à la hauteur du gland, elle n'en était pas moins large, rose et parcourue de petites veinules mauves. Un vrai beau morceau!

Le capitaine ressemblait à mon chauffeur d'Abou Simbel, type nubien, mais en moins beau de visage. Il était très sexé. Il avait un visage agréable, mais moins parfaitement dessiné que mon chauffeur. Les deux garçons avaient la beauté de leur âge, un peu anonyme mais super bandante. Ils étaient noirs foncés tous les deux, frisés serré avec de longues jambes fines et musclées semblables à la belle tour que chacun exhibait devant nous. Mon compagnon anglais semblait attacher toute son attention aux garçons alors que je préférais mon capitaine ou l'Anglais lui-même.

Après un bon dix minutes de branle quand j'ai senti qu'on allait bientôt jouir sans faire autre chose, je me suis levé et j'ai gracieusement offert mon cul au capitaine. Il n'en croyait pas ses yeux. Il semblait aux anges de pouvoir pénétrer quelqu'un. Il y avait sans doute longtemps que??. Je lui ai mis un condom, ce qui ne lui plut guère cependant, mais il sentait que c'était cela ou rien. J'ai donné deux condoms à Philip en lui faisant un clin d'?il. Il ne respirait plus tant il était excité. Il montra les condoms aux jeunes qui les enfilèrent sans se faire prier en comprenant instantanément et fort bien jusqu'à quels plaisirs ces petits étuis plastiques-là les conduiraient.

Philip et moi, à côté l'un de l'autre, le visage tourné vers le Nil, on se faisait ramoner le trou par l'équipage; moi, seulement par le capitaine, Philip par les deux jeunes alternativement. Pour pasticher une fable de La Fontaine, je dirais :

« L'équipage suait, soufflait, était rendu »

On entendait le bruit de leur halètement et le glissement en succion de leurs queues dans nos culs lubrifiés.

Philip était aux anges et moi aux 'enfers'. Hi! Hi! J'étais heureux de mon succès, de mon propre plaisir et du grand et rare bonheur que mon manège et mon audace procuraient à Philip, ce si bon garçon solitaire et tendre, et aussi à mes compagnons égyptiens dont les m?urs et la promiscuité des lieux où ils habitaient ne donnaient que très rarement, voire jamais, l'occasion de baiser et de se masturber tranquillement. Le bonheur était dans la tente et sans doute Min était là aussi, encore une fois. Sa divine présence se faisait sentir et elle devenait plus sensible au fur et à mesure que nos orgasmes approchaient. L'odeur du sperme stocké depuis au moins deux jours par cinq hommes encore jeunes, tout cela envahissait la tente et ressuscitait sans cesse notre désir. On baisa quelques fois durant la nuit.

On était insatiable. Les gamins voulurent m'enculer, le capitaine voulait aussi l'Anglais et moi je voulais tout le monde. Au réveil, on se masturba tous ensemble couchés sur nos couvertures en se regardant jouir. C'était sans doute une occasion unique pour les Égyptiens de faire cela sans précipitation, sans crainte d'être dérangés, en toute confiance, avec le cautionnement tacite et assuré de bons copains de branle.

On largua les amarres et on remonta la voile pour atteindre Kom Ombo vers midi. On visita le temple avec les explications de Philip. Les Égyptiens se joignirent à notre visite. Le capitaine traduisait pour les garçons. C'était peut-être la première fois qu'il comprenait la beauté et l'importance des trésors de leur pays. Sans doute, ils avaient vu Kom Ombo plusieurs fois. Mais comme les Parisiens qui passent chaque jour devant le Louvre ne le regardent plus, ils finissaient eux aussi par ne plus voir le temple. Peut-être même que plusieurs Parisiens ne l'ont jamais regardé vraiment leur Louvre et le connaissent-ils moins que le plus obscur des touristes japonais.

Le retour fut marqué par deux autres nuits lubriques offertes en cadeau au dieu du Nil.

Rassurés sur notre capacité à garder le secret et enhardis par notre vivacité à leur faire vivre des expériences nouvelles, notre équipage se prêta à nos fantaisies afin de vivre les leurs. Au cours de ces nuits, j'ai réussi à sucer et à manger le cul de mon beau capitaine et des deux mousses. Mon camarade Philip, plus conservateur et d'une timidité presque adolescente, s'est satisfait complètement à sucer la bite et à lécher le cul des deux mousses seulement. Il ne me toucha pas et, mis à part l'enculade du capitaine, il ne lui toucha pas non plus. Il m'avoua plus tard que la sexualité des adultes l'intimidait mais qu'il était conscient qu'il devrait surmonter cette peur.

Le cul de mon capitaine était une chose rare et délicieuse comme on en rencontre peu dans une vie. Faut dire que les circonstances étaient exceptionnelles. On ne se lavait pas, même s'il se lavait toujours correctement et complètement le cul après chaque vidange matinale. Il était donc propre de ce côté-là. Mais il faisait chaud, on restait assis sur nos fesses dans le bateau et on ne se lavait pas au complet. Il y avait dans sa craque de cul une odeur sublime que je ne retrouverai jamais étant donné les exceptionnelles circonstances qui la concoctèrent. J'avais l'impression en approchant mes narines de sa craque, que j'ouvrais la porte d'un antre où dormaient des milliers de rêves érotiques, tous ceux qui, depuis son enfance, avaient hantés ses nuits à la recherche d'un apaisement. Se confondaient aussi, dans l'odeur de son cul, les rêves de toute l'Égypte, tant l'ancienne que la moderne, des rêves de grandeur aux parfums d'oasis et de désert, de papyrus et de lotus.

Combien de frustrations, de misères, de joies déçues, mais aussi de tendresses et de désirs, je lisais dans l'odeur de son cul? Et combien il s'abandonnait à mes caresses intimes que personne ne lui ferait peut-être jamais plus? Il semblait en profiter comme un enfant misérable se jette dans un plat de bonbons ou comme une abeille, au soir de sa vie, doit se vautrer dans les alvéoles de miel. Il me donnait ses rêves en cadeaux en me livrant ses petites odeurs secrètes. Je comprenais toujours mieux, de jour en jour, le mythe de Min lié aux odeurs, au désert et au sexe.

Nous sommes revenus à Assouan à la fois enivrés par notre remontée du Nil en felouque, mais terriblement tristes de devoir quitter ces jeunes hommes dont nous étions devenus des amis et même un peu plus, pour ne pas dire beaucoup plus.

Je n'étais donc pas le seul à avoir les yeux pleins d'eau au débarcadère de la corniche. Un étranger à notre expédition personnelle et renouvelée des « Argonautes » n'aurait pas pu comprendre notre déchirement. Nous avions vécu des moments magiques qui se situaient presque hors du temps. Ah! Mystérieuse Égypte! Lorsque tu nous enchaînes, tu fais de nous tes esclaves. J'avais l'impression de mieux comprendre aussi pourquoi Moïse était resté si longtemps auprès de Pharaon. Comment quitter tout ça?

Pourtant, il le fallait bien. Le lendemain, Philip retournait au Caire. Mais, dans son cas, j'allais le revoir, car il m'avait donné son adresse au Caire. Pour mes compagnons de navigation, c'était autre chose. Je savais que je ne les reverrais plus. Ils le savaient aussi; et c'était là ce qui nous brûlait jusqu'à l'âme.

Deux jours plus tard, après une expédition dans le désert à dos de dromadaire pour aller voir les ruines d'un vieux monastère du VI è siècle et une autre promenade pour visiter les carrières d'obélisques, je prenais un autre bateau, mais à vapeur cette fois et particulièrement luxueux, avec cabine privée, qui me mènerait d'Assouan à Louqsor.

À suivre???.Prochain épisode : Au fil du Nil

Alexandre

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