Big Apple

By Adelard Dore

Published on Jul 5, 2014

Gay

Big Apple 20

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Les lèvres d'Akhenaton

Au début décembre, mes rencontres avec le beau Noir abyssin avaient pratiquement cessé. Il dormait chez moi une ou deux fois semaine seulement, son jour de congé en particulier pour bénéficier d'un bon bain et de bons repas. Mais, il était si gentil et si généreux de sa présence que je n'avais pas de scrupule à le gâter un peu. Puis, il cessa de venir me retrouver la veille de son congé. Je m'inquiétais vraiment. J'avais bien commencé à l'aimer.

À plusieurs reprises, je me suis rendu à FlatIron pour constater qu'il n'y était plus. Il vint cependant me rendre visite un soir et m'apprit qu'il avait décroché un nouvel emploi, beaucoup plus payant et plus intéressant dans une usine de White Plains. Il comptait s'installer à Yonkers pour être plus près de son boulot. Je ne le verrais donc pas aussi souvent. Je comprenais que je le reverrais de moins en moins...pour ne pas conclure : plus du tout.

J'ai donc repris mes habitudes de sorties chez Uncle Charlie's Downtown ou chez Julius. Je traînais parfois aussi Christopher Street dans les vieux bars célèbres comme le Boots and Saddles. Un soir, vers 20 heures, j'étais assis au bar de chez Julius quand un beau grand jeune homme, dans la trentaine, mince et délicat, vint s'assoir sur le tabouret à côté du mien. J'ai tout de suite remarqué une importante bosse dans son pantalon qui révélait les formes non seulement d'une belle queue longue et large, mais sûrement d'un sac de couilles assez impressionnant. Cela se devinait à la forme. Faut dire que j'étais devenu un amateur avisé.

Quand il commanda une bière, j'ai tout de suite reconnu l'accent français. Et ce n'était pas l'accent du Québec. Un Parisien à New York! Je sais qu'en général ils adorent cette ville, mais en décembre? J'ai tout de suite entamé la conversation. Il me raconta qu'il rêvait depuis des années de faire un séjour à New York et d'y venir seul, sans sa copine. La simple mention de la copine changeait un peu la donne, mais il était tout de même chez Julius et ne pouvait pas douter de l'orientation de l'établissement. Il me raconta ensuite qu'il était professeur des écoles et vivait depuis cinq ans avec une copine. Il se disait hétéro mais, depuis son adolescence, il était excité par les beaux mecs qu'il voyait dans le métro. Il rêvait de se faire sucer la bite par eux et, parfois même un peu plus; mais il n'en dit pas davantage sinon qu'un large sourire et un clin d'œil laissaient supposer que d'autres fantasmes veillaient en attendant l'occasion de se manifester.

Comme sa copine devait prendre soin de sa mère malade dans le Midi pour une période d'environ trois mois, l'occasion était idéale pour réaliser son rêve et venir à New York. Il obtint un congé sans solde d'un mois, grugea dans ses économies et sauta dans le vol le moins cher qu'il pût trouver. Faut dire qu'à cette période de l'année, le prix des billets d'avion est au plus bas...jusqu'à une semaine ou deux avant Noël.

Il était à New York depuis deux semaines. Comme il était un grand fan de Marilyn Monroe, il avait déjà parcouru tous les lieux qu'elle avait fréquentés et où elle avait été vue jadis dans cette ville. Il avait longuement regardé l'entrée de l'Actor Studio, sur la 44è Rue entre la 9è et la 10è Avenue. Là, avaient étudié Marlon Brando, Élisabeth Taylor, Montgomery Cliff et James Dean. Il aurait bien voulu loger à l'hôtel Algonquin sur la 44è Rue où avait habité James Dean pour être près de l'Actor Studio. James Dean dont le `sex appeal' était indiscutable et qui, comme notre Français de l'heure, avait présenté l'image d'un gars hétéro quoiqu'il ait désiré ardemment Montgomery Cliff et Marlon Brando. Mais, si au cours des années '50, l'Algonquin était un hôtel presque minable, il avait été entièrement restauré pour devenir un choix sélect avec des prix tout aussi sélects. Compte tenu de son modeste budget et des tarifs hôteliers astronomiques à New York, Pierre (c'était le prénom fictif de mon Français) avait dû opter pour le YMCA. Le Mark Sloane House, sur la 36è Rue était bien situé et sa réputation, bien que moins gaie que celle des autres YMCA, laissait tout de même de la place pour qu'on puisse y vivre quelques fantaisies.

La bière encourageant ses confidences tout autant que mes audacieuses questions, il finit par me raconter qu'il ne remettait pas nécessairement son hétérosexualité en question. Il aimait sa copine et appréciait sa compagnie, même sexuellement. Mais depuis quelques années, il était de plus en plus envahi par les fantasmes homos. Ils ne le lâchaient pas, même au milieu d'une baise avec sa copine. Parfois, il aurait voulu qu'elle le violente un peu comme ferait un vrai mâle, c'est-à-dire qu'elle baisse son pantalon et lui arrache son slip quand elle revenait du travail, toujours plus tard que lui, qu'elle lui attrape les couilles avec ses douces mains, les manipule, les lèche et qu'elle entreprenne ensuite une vraie fellation, juteuse, dégoulinante, mêlée de liquide pré et de la sueur du jour. Il aurait voulu jouir dans sa bouche ou lui cracher son foutre dans la figure pour pouvoir le lécher lui-même ensuite.

Elle était malheureusement réfractaire à ces pratiques et ils faisaient l'amour de manière classique, ordinaire, hygiénique...un peu ennuyeuse parfois. Cela était tout de même mieux que rien. Mais tout en ne remettant pas l'affection en question, cela ne faisait que nourrir des frustrations, par conséquent des fantasmes homos de plus en plus présents et insistants. Aussi, se branlait-il de plus en plus souvent avant qu'elle ne rentre de son travail. Il choisissait surtout les soirs où ils n'avaient pas l'habitude d'avoir du sexe avec elle.

Il évitait ainsi les soupçons. Il avait développé, me dit-il, une autre activité, mais il se sentait trop gêné de m'en parler dès cette première rencontre.

J'habitais au Canada et lui en France. Il y avait un océan entre nous. Je l'encourageai donc à tout me dire. Il se libérerait de ses tensions en parlant de ses fantasmes avec quelqu'un de compréhensif qu'il ne reverrait pas dans son environnement naturel. Cela lui serait sûrement bénéfique à long terme. « Pas ici! Ce n'est pas un lieu assez intime. Je me sens mal de parler de mes fantaisies ici. » « Ça te plairait de venir chez moi à Brooklyn » lui dis-je. À la simple mention de Brooklyn, ses yeux s'écarquillèrent. Pour presque tous les Européens, New York, c'est Manhattan. Brooklyn, Bronx, Queens et Staten Island, ce sont des lieux obscurs, impénétrables où l'on ne s'aventure qu'avec un guide averti comme dans la brousse ou dans la forêt amazonienne.

Surtout dans le Bronx! C'est un coupe-gorge, poursuit la légende. On peut s'y faire trucider à chaque coin de rue comme dans l'East End de Londres au temps de Jack l'Éventreur.

Je l'ai rassuré grandement lui expliquant que Brooklyn Heights où j'habitais était un quartier chic et même un peu branché, que la station de métro Clark où il fallait descendre était le premier arrêt après Manhattan de l'autre côté de la East River. Je n'aurais pas osé lui dire qu'un roman sombre très célèbre avait pour titre : Last Exit to Brooklyn. Hé! Hé! Je n'allais pas l'apeurer davantage.

De la station Clark à la rue où j'habitais, il retrouva son calme malgré l'éclairage blafard des rues newyorkaises éclairées aux ampoules jaunes. Il reconnut les façades des maisons et les rues où avait été tourné un film qu'il avait bien aimé : Moonstruck.

Je lui fis un café et la conversation se poursuivit sur le canapé où, quelque temps auparavant, s'était étendu tout nu le beau Noir de FlatIron. Je lui ai raconté cette histoire (Voir Big Apple 19).

Il se sentit alors suffisamment à l'aise pour me raconter le fantasme qu'il n'osait pas me raconter chez Julius.

Depuis quelques mois, il s'était procuré une caméra vidéo et se filmait lui-même en train de se branler et de jouer avec ses couilles. J'appris alors qu'il avait de superbes couilles qui pendaient bas dans leur poche de chair. Il adorait les manipuler, les caresser mais aussi les frapper un peu, juste assez fortement pour ressentir une douleur, mais pas assez fort pour provoquer un malaise sérieux. Une petite douleur c'était très excitant. Cela lui donnait l'impression qu'il vivait enfin une sexualité d'hommes où les mouvements sont brusques, les caresses râpeuses et les jeux parfois rudes. Il adorait d'ailleurs que sa barbe ait l'air d'avoir été rasée de la veille seulement. Aux États-Unis et au Canada anglais, on dit « a five o'clock shadow » (une ombre de 17 heures). C'est une très jolie expression. Quand il se caressait le menton, il avait ainsi la sensation de se frotter à un homme.

Donc, il se filmait avec sa caméra et offrait ses vidéos à des mecs qu'il rencontrait sur des sites Internet spécialisés. Il ne voulait pas en recevoir car il craignait que sa copine ne les trouve. C'était effectivement prudent. À moins qu'il ne veuille lui révéler quelques préférences. Mais cela risquait de nuire à la relation au lieu de l'améliorer. Chaque chose en son temps. Il ne faut rien brusquer dans la vie. Les choses se font d'elles-mêmes quand on est prêt pour qu'elles arrivent.

Je revins sur son sac de couilles. Ça m'excitait beaucoup. Je lui ai demandé de me les montrer. « D'accord, me dit-il, mais je ne veux pas être le seul tout nu dans la pièce. ». Je ne demandais pas mieux que de l'accompagner dans cette aventure. Il se leva lentement. J'avais d'ailleurs remarqué qu'il bougeait lentement, parlait lentement, gesticulait lentement et devait sans doute faire le sexe lentement. Cela semblait être dans sa nature. Il se leva donc lentement, dis-je, et se plaça devant moi toujours assis sur le canapé. Il enleva sa veste tout doucement comme s'il remontait le ressort de son excitation un peu comme on remonte une horloge de trois siècles.

À sa décharge, je dois dire que plus la préparation au sexe est lente, plus la perspective de la masturbation à laquelle on vient de décider de se livrer est retardée, plus l'intensité de l'excitation à venir est élevée. Il avait tenu compte de cette réalité même dans ses vidéos, me raconta-t-il plus tard.

Il s'empoigna le « paquet » avec les deux mains et entreprit de jouer avec ses couilles à-travers son pantalon. Puis, d'un coup, mais assez lentement, il défit les boutons de son jeans, le baissa à ses chevilles et reprit ses manipulations sur son slip. J'avais un immense plaisir à regarder ce bel homme se pétrir la poche comme un vrai boulanger sa pâte. Enfin, il baissa son slip sur ses chevilles et me dévoila un magnifique organe, un morceau de choix. Qu'elle était chanceuse sa copine de pouvoir jouer avec cet instrument magnifique quand elle le souhaitait. Elle ignorait sa chance. Il semblait mesurer la sienne de m'avoir rencontré. Décidément, depuis le Noir de FlatIron, j'étais destiné à rencontrer des exhibitionnistes. Mais j'adorais ça!

Il avait une belle queue, particulièrement longue et fine, quoique bien solide de la hampe, recouverte d'un prépuce assez serré qui la rendait pointue. Une perle de liquide se pointa rapidement au méat comme pour me saluer. Il la manipulait devant moi de la main droite mais du bout des doigts comme s'il s'agissait d'un instrument fragile et précieux. Fragile, je n'en suis pas sûr car elle avait la solidité d'un pieu, mais précieux, j'en suis convaincu car elle faisait partie des belles pièces que j'avais vu dans ma vie...et j'en avais vu plusieurs, croyez-moi.

À ce moment là, quand je vis que sa branlette était bien amorcée, je me suis levé presque à regret et je me suis déshabillé complètement, histoire de le mettre à l'aise et de remplir ma promesse. J'ai tout enlevé, même les chaussettes. Il me suivit. Une minute plus tard, nous étions tous les deux tous nus l'un devant l'autre, debout, à un mètre et demie de distance, nous branlant à l'unisson, les yeux fixés sur nos machettes respectives qui commençaient à dégager l'odeur secrète de notre transpiration intime de la journée.

J'étais impressionné par la manière dont il se branlait avec ses doigts. Il tenait la hampe de son pénis un peu comme on tient la hampe d'un violon. C'était plein de délicatesse, de finesse, de respect, oserais-je dire. Je n'avais qu'une seule envie, me mettre à genoux devant lui et lui lécher cette hampe de violon. Mais je lui donnai d'abord un petit show personnel. J'ai plié un peu les genoux, j'ai écarté les jambes et j'ai glissé une main sous mes couilles pour les relever vers l'avant et bien lui faire voir ma douce paire. Elles ne pendaient pas aussi bas que les siennes, mais en voir d'autres que les siennes ne pouvait pas lui déplaire. Je les ai caressées devant lui pendant qu'il faisait de même pour mon plaisir visuel. Puis, j'ai poussé ma main vers l'arrière de ma poche pour rejoindre mon cul. Je voulais qu'il sache que je me caressais le trou. Je me suis donc retourné et penché vers l'avant pour qu'il ait une vue imprenable de mon cul qui se faisait caresser et pénétrer par mon doigt. Je l'entendais qui respirait fort. Cela lui plaisait sûrement. Je me suis de nouveau redressé devant lui et j'ai dit : «À ton tour maintenant!» Je ne crois pas qu'il ait souvent osé jouer avec son cul. Il le faisait pour me faire plaisir. Je voyais que cela l'excitait, mais c'était le genre d'excitation qui comportait une zone d'interdit car elle n'était pas sans produire un trouble. C'est ce tabou qu'il fallait traverser et je me proposais bien de l'aider à y parvenir.

Quand il reprit sa place debout devant moi, je me suis agenouillé devant lui et j'ai récupéré le doigt qui avait joué avec son cul pour le sentir et le lécher. Il semblait stupéfait, presque incrédule. Comme son cul sentait bon sur son doigt! Juste assez acide et épicé, comme un légume doux dans une vinaigrette légère. Une odeur intime qui allait bien avec la personnalité que je découvrais : douce, introvertie, charmante, assez pudique malgré ses audaces, curieuse, inquiète de son image sociale et anxieuse aussi face à l'avenir. Tout cela dormait dans le paradis olfactif de son petit trou. Les odeurs intimes de chacun nous disent souvent beaucoup sur leur personnalité. Elles sont la conséquence de la transpiration du corps mais aussi de « l'âme »; car une part importante de nos souvenirs et de nos désirs est présente dans toutes les cellules du corps et pas seulement dans celles du cerveau. Le désir de certains corps est donc le désir d'une certaine odeur, comme le rêve de visiter certains lieux est lié au rêve de les percevoir soit au soleil, soit sous la pluie, soit dans le vent selon l'image qu'on a construite au fil des mois ou des années du lieu tant désiré.

La sueur est le produit de ce que l'on mange, boit, fume, respire, mais aussi désire et convoite. Car les désirs, surtout ceux qui sont intenses et sexuellement chargés, activent des tas d'hormones qui laissent des toxines dans le sang qui les éliminent dans l'urine, les selles et finalement dans la sueur. Les endroits du corps susceptibles de retenir ces toxines sont bien sûr les lieux où elles s'éliminent mais aussi les endroits les moins exposés à l'air. Ainsi, l'entrejambe, les aisselles, les pieds et les orteils, l'aine, l'arrière des couilles, le cul sont les endroits privilégiés pour y déceler ces traces de nos désirs et de nos rêves les plus secrets transformés en hormones, puis en toxines, puis en phéromones c'est-à-dire les hormones mêmes de l'odeur sexuelle qui activent nos passions. Ce n'est pas par hasard, si les pieds, les aisselles, le tour du gland, le vagin, le cul etcetera sont des endroits érotiques pour plusieurs et les points névralgiques de ce que l'on nomme les perversions. Les pervers sont justement ceux qui sont sensibles, ou qui acceptent de l'être, à toutes ces phéromones cachées plus spécialement dans ces lieux convoités maintenus généralement assez secrets. Et comme toutes ces odeurs ont la singularité de ce que l'on mange, boit...mais aussi de ce que l'on rêve et désire, il est normal que les initiés pervers découvrent là les secrets intimes et les fantasmes sexuels refoulés ou vécus de leur partenaire. Tout cela apparaît sous forme globale, une sorte de Gestalt, comme disent les Allemands. Il faut du temps et de l'imagination pour apprendre à décoder... Tout cela est fascinant peut-être mais nous éloigne de ma relation avec le grand Pierre.

Après avoir senti et lécher le doigt avec lequel il s'était caressé le cul, Je me suis avancé pour lui lécher la bite. D'abord à longs coups de langue, puis par toute une série de petits coups autour du gland. Notre ami sautillait de plaisir. J'ai ensuite bouffé le plus que je pouvais de sa longue queue enfonçant son gland jusqu'au fond de ma gorge. Il râlait mais semblait retenir ses bruits. « Tu n'es pas chez toi, à Paris, lui dis-je. Ici les murs sont en béton, les voisins n'entendront rien et ta copine est en France. Tu peux te laisser aller. » Peu à peu le ton monta et c'étaient presque des cris de libération qui sortaient de sa bouche. Quand je le sentis au bord de jouir, j'arrêtai tout, le retournai, lui commandai de se pencher, écartai ses belles fesses larges et oblongues et j'ai enfoncé ma langue dans le Saint des saints. Ma langue explora d'abord le contour de son beau trou rouge bourgogne avec des reflets mauves et s'étira lentement vers l'intérieur pour envahir son intimité comme si je creusais dans une île aux trésors. Et c'était vraiment une île aux trésors. Les saveurs venaient se joindre aux odeurs pour faire un cocktail rare. Il était d'autant plus rare qu'il n'avait jamais encore été visité de cette manière, avec une telle passion. Il hurlait maintenant de plaisir sans se retenir et me criait des « Encore! Et des Encore! » Mais aussi des « Plus loin si tu peux! Que c'est bon! Que c'est bon! Je voudrais tant que ma copine me fasse cela! »

Très rares, en effet, sont les femmes qui mangent le cul de leur copain. Cela leur paraît dégoutant, déviant, pervers. C'est pourtant un des aspects fascinants du sexe. S'il n'est jamais pervers et déviant, il devient vite alimentaire et banal, comme une cuisine sans épices et sans herbes. Si l'on ne fait que s'agiter sur le corps de l'autre, on ne découvre pas ses secrets et l'on reste toujours en surface de l'autre. Avec le temps, le désir s'étiole et finalement s'éteint.

Encore une fois, quand je me suis aperçu que l'invasion de son cul par ma langue le menait à la jouissance, j'ai tout arrêté et je lui ai dit : « À ton tour maintenant! », tandis que je me retournais pour m'appuyer sur le bord du canapé en lui montrer mon trou. Il resta interdit. « Je crois que je ne serai pas capable de te rendre tes faveurs, dit-il presque à regret. Je n'ai vraiment pas l'habitude et je me sens bloqué. » « Je m'en doutais bien, lui dis-je, et je n'attends rien d'autre qu'un essai. Approche ta figure de mon cul! Sens-le si tu peux mais regarde-le bien! Observe-le bien! Enregistre son image dans ta mémoire pour tes futures branlettes! Tu verras, un jour, cette image reviendra te hanter et tu voudras la retrouver sur moi peut-être, mais plutôt sur quelqu'un d'autre, pour faire ce que je t'ai fait aujourd'hui et que tu ne peux pas faire maintenant. »

Il sourit de gratitude et de soulagement. Il obéit toutefois à mon appel et je crois qu'il trouva l'expérience très excitante, surtout qu'il ne se sentait plus obligé à rien. Il me redemanda ensuite de rejouer avec ses couilles et de les lécher de nouveau. Je constatais que c'était là un fantasme pour lui. Je m'appliquai à lui faire ce plaisir prenant chaque testicule dans ma bouche et le malaxant avec la langue contre le palais. Puis, j'ai attrapé les deux en même temps tout en refermant légèrement ma bouche. Et j'ai commencé à tirer sur son sac de couilles en m'éloignant le plus possible comme si je voulais les arracher avec mes dents, mais sans rien provoquer de douloureux. Cela étirait sa poche déjà longue et l'effet était extraordinaire à voir tout autant qu'à ressentir car il semblait au paradis. Pendant ce temps, il se masturbait, les doigts toujours tendus sur sa queue comme sur les cordes d'un violon ou plutôt, à cause de la position, d'une viole de gambes.

« Prends-moi dans ta bouche », finit-il par supplier. Je ne me fis pas prier davantage et j'ai bouffé sa queue presque jusqu'au fond de ma gorge. La salive coulait aux commissures de mes lèvres et se joignait à son liquide pré-éjaculatoire. Avec un soupir étouffé mais combien vibrant vers l'intérieur de son être, il cracha tout son jus dans ma bouche en plusieurs giclées. J'ai lâché sa queue presque à regret mais je voulais aussi satisfaire un fantasme qu'il réveillait en moi.

Je me suis relevé et j'ai approché mes lèvres des siennes. Il recula à l'idée de m'embrasser sur la bouche surtout qu'elle était pleine de sa semence. Mais mes yeux eurent tellement l'air d'insister, qu'il céda et ouvrit même la bouche pour recevoir ma langue. J'ai profité de l'occasion pour lui couvrir les lèvres et la langue de son jus délicieux qu'on avala ensuite ensemble tout en riant.

Je suis revenu ensuite à ses lèvres pour les lécher à mon goût. En effet, dès les premiers instants de notre rencontre chez Julius, j'avais remarqué qu'il avait des lèvres presque pareilles à celles du pharaon Akhenaton dont j'avais vu des statues et des morceaux de visage tant au Louvre qu'au musée du Caire. Quand j'étudiais en Histoire de l'Art à l'université, j'étais tombé amoureux des lèvres d'Akhenaton et de sa silhouette en général, de son petit ventre rondelet posé sur des hanches légèrement saillantes, de son cou allongé, de son menton en pointe. Pierre avait tout cela. Le haut du visage toutefois différait. Il avait un large front et les oreilles étaient moins dégagées. Mais comme toute ressemblance a ses limites, les lèvres avaient pris toute la place dans ma mémoire laissant moins de prise aux autres détails. La silhouette des lèvres du pharaon était donc toujours demeurée un fantasme pour moi...introuvable jusqu'à présent dans la nature. Quand je les ai aperçues au bar, elles devinrent presque un objectif suffisant pour y consacrer ma vie. J'exagère et j'en suis conscient mais, comme dit un héros fou d'un film de Philippe de Broca, Le Roi de Cœur : « Dans la vie, si l'on n'exagère pas, il n'y a rien d'intéressant ». J'avais retenu cette sublime pensée et j'ai toujours voulu en faire une sorte de ligne de conduite.

C'est ainsi que Pierre aménagea chez moi à Brooklyn pour les deux dernières semaines de son séjour à New York. Tous les jours, je lui faisais découvrir la Grosse Pomme (Big Apple), ses monuments classiques et bien connus, mais aussi les secrets qu'elle garde pour ses intimes. Je n'étais pas Newyorkais. J'étais né à Montréal. Mais New York était ma ville d'adoption, mon refuge quand j'en avais ras le bol, ma folie au milieu de l'ennui, mes extases quand j'étais débordé de frustrations. Elle avait souvent fait couler mes larmes quand j'y avais rencontré des êtres admirables qu'il avait fallu quitter pour rentrer. Mais elle avait mis aussi du baume sur mes égratignures de cœur. Avec Pierre, je lui donnais un nouvel enfant en adoption. Et l'enfant semblait enchanté de sa nouvelle `mère'.

Au cours de ces deux semaines, on a maintes fois joué avec nos couilles, les léchant à souhait et les baignant dans la salive de nos bouches. Je lui ai léché le cul à plusieurs reprises espérant le convaincre de me rendre le même service. Il essaya néanmoins de bonne foi. Mais il s'appliquait trop à bien faire ou se retenait trop, c'était difficile à dire, bref il abandonna assez rapidement et je ne lui en tins pas rigueur, bien sûr. Il souhaita m'enculer et le fit à merveille. Il refusa la réciprocité mais il accepta que je lui joue dans le cul avec un gode. J'en ai profité pour lui faire un massage de la prostate qui le mena au septième ciel. Jamais, m'a-t-il dit il n'avait joui aussi fortement.

Son départ fut difficile pour les deux, je crois bien. En revenant de l'aéroport Kennedy, je pleurais dans le taxi.

Je suis retourné chez Julius ce soir-là histoire d'y revivre non seulement ma rencontre avec lui, mais toutes les rencontres que j'y avais faites au cours de mes nombreux séjours à New York. Le mien tirait à sa fin. Je voulais rentrer au Québec après Noël pour passer les fêtes du Nouvel An en famille.

J'avertis mon répartiteur que je quittais bientôt et que je ne rencontrerais plus de clients. D'ailleurs, depuis Mark, l'amoureux des jeunes Portoricains, je n'avais plus rencontré personne comme intervenant.

Quelques jours plus tard, la veille de Noël, en rentrant à Brooklyn Heights après un apéro chez Julius, j'ai sorti du papier et j'ai écrit un poème en Anglais. Il vaut ce qu'il vaut parce que je ne suis pas anglophone de naissance et mon vocabulaire laisse parfois à désirer. Il se veut essentiellement une sorte de remerciement à Julius pour les moments inoubliables que j'y ai vécus et pour les êtres merveilleux que j'y ai rencontrés. Le lendemain soir, je suis allé fixer mon texte sur le mur de la renommée (Wall of Fame), au fond du bar, toujours chez Julius bien entendu.

Le lendemain matin, assez tôt, j'étais à Penn Station. Je prenais l'Adirondak (nom du train) pour Montréal. J'y serais en début de soirée.

FIN

ALEXANDRE

S.V.P. : Un commentaire est apprécié. J'ai d'autres histoires à venir, mais sans commentaires, je me demande si je dois poursuivre...Merci!


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